PALOC

Patrimoines locaux, environnement & globalisation

Dans un contexte de crise écologique et climatique planétaire, qui posent de nombreux défis, les chercheurs de PALOC étudient la transformation des rapports entre les sociétés et leurs environnements, en mobilisant un ensemble de concepts et d’approches complémentaires. La patrimonialisation – qu’elle concerne la biodiversité, les savoirs associés, le territoire… – est utilisée comme porte d’entrée pour interroger, sous des angles extrêmement divers, les questions de gouvernance, de transmission, de communs, de régimes de droits (de la biodiversité et/ou de l’environnement), de régimes fonciers, de dynamique des savoirs.
Conçue à la fois comme une notion et un mode d’action, la patrimonialisation constitue un objet de recherche pour comprendre, évaluer, accompagner et anticiper les transformations à l’œuvre dans un monde globalisé. Les études partent des logiques locales des acteurs comme des institutions, en résonance avec les instances nationales et internationales, et mettent l’accent sur les imbrications d’échelles mobilisées dans les dynamiques patrimoniales ; elles sont attentives à leurs retombées sociales, culturelles, environnementales, juridiques et politiques. L’ensemble de la démarche concourt à nourrir une réflexion collective sur les approches et les recherches collaboratives et participatives.
Les objectifs scientifiques visent à moyen terme à : (i) permettre une meilleure compréhension des effets des changements environnementaux en cours, notamment en interrogeant les notions de transition, vulnérabilité et de résilience dans leurs ancrages spatio-temporels, et en analysant les dynamiques sociopolitiques, la transmission culturelle (en particulier des savoirs sur la biodiversité avec la confrontation-hybridation des savoirs locaux et scientifiques) ; (ii) conforter la prise en compte, dans les programmes de recherche, de l’intensification de la crise mondiale environnementale et consolider la participation des sciences humaines et sociales à des plateformes internationales (IPBES, UICN) ; (iii) poursuivre et développer une réflexion éthique sur la question des droits sur la biodiversité et des savoirs associés, notamment autour du protocole de Nagoya et de son intégration dans les pratiques de recherche ; et (iv) s’assurer de la restitution des résultats des programmes de recherche et de leur appropriation par les institutions publiques et les populations locales.
Les approches méthodologiques développées par PALOC prennent en compte les acteurs locaux, les imbrications d’échelles mobilisées dans les dynamiques patrimoniales, ainsi que leurs retombées sociales, culturelles, environnementales, juridiques et politiques. Elles nourrissent une réflexion sur les recherches collaboratives et participatives. Réalisés en co-construction, les recherches de PALOC, et leurs modes de restitution, intéressent tous les acteurs des processus de mise en patrimoine au Nord et au Sud : communautés locales mais également administrations régionales et nationales, instances internationales, ONG, acteurs privés…

PALOC est construit autour de trois axes scientifiques : Émergences, appropriations et usages des patrimoines ; Sociétés globalisées et environnement ; Savoirs, collections et circulations. Deux plus particulièrement s’intéressent aux patrimoines :

1. Émergences, appropriations et usages des patrimoines

  • L’axe enrichit l’approche du quinquennal précédent sur la question de la patrimonialisation en développant deux pistes de réflexion complémentaires dans la perspective des Critical Heritage Studies. Nous nous intéresserons aux contextes sociaux-politiques de l’émergence des patrimoines dans une perspective réflexive et interdisciplinaire, tout en renseignant et questionnant les formes d’appréhension, gestion et valorisation de ces patrimoines. Nous inscrivons notre réflexion à la fois sur le temps long et dans un contexte de changements globaux (environnementaux, culturels, sociaux et politiques).
  • La réflexion pluridisciplinaire s’organisera autour de 3 volets :
    1. Formes et normes locales de production des patrimoines. Les travaux renseigneront l’origine des patrimoines tout en menant une analyse des processus à l’œuvre dans la patrimonialisation : conditions et contextes d’émergence des patrimoines, stratégies de positionnement de la diversité des acteurs, globaux ou locaux, associées à la patrimonialisation, rapports entre patrimoines et identités culturelles, patrimoines et territoires. Plusieurs actions s’inscrivent aussi dans une perspective de promotion institutionnelle des patrimoines dans leurs rapports avec les acteurs locaux.
    2. Formes d’appropriation et de valorisation des patrimoines. L’appropriation des patrimoines procède de différentes modalités, culturelles, économiques, symboliques ou juridiques, prises en compte au même titre que les valorisations patrimoniales qui constituent une forme d’affirmation des identités et des droits. On accordera une attention particulière aux régimes d’appropriation de ces patrimoines, en particulier autour de la biodiversité, (diversité des régimes communaux et articulation avec les autres régimes) et aussi aux changements de statuts et de régimes de droits issus de la patrimonialisation. L’axe 1 poursuit aussi la réflexion sur le rôle du chercheur comme observateur mais aussi comme acteur dans les processus de patrimonialisation.
    3. L’insertion des patrimoines dans la globalisation : le patrimoine comme élément de la transition écologique. Ce chantier de l’axe 1 vise à situer la patrimonialisation comme unes des mises en œuvre de la transition écologique, et à apprécier le caractère heuristique de ce positionnement dans le champ des études patrimoniales critiques.
    Les disciplines principalement mobilisées seront la géographie, l’archéologie, l’anthropologie, les sciences historiques, les ethnosciences, la muséologie et la géomatique.

2. Savoirs, collections et circulations

  • Cet axe s’intéresse aux dynamiques propres aux ensembles patrimonialisés au sein des musées, laboratoires, archives et bibliothèques, mais également dans les parcs naturels ou zoologiques – qu’ils soient issus de la nature ou de pratiques culturelles, qu’ils soient vivants ou non, humains ou non-humains, matériels ou immatériels. Il étudie les processus de collecte, de classement, de collection, de catégorisation et d’interprétation des patrimoines par le prisme de la circulation des choses et des idées, des connaissances et des valeurs associées. Il analyse les mécanismes d’accumulation et de transmission des objets, des êtres et des choses, et les enjeux éthiques et politiques, mais aussi épistémologiques qui en découlent. En particulier, sont explorés : les liens entre les logiques du patrimoine culturel et du patrimoine naturel et la convergence de leurs institutions dans le contexte social contemporain globalisé ; les problèmes spécifiques soulevés par la patrimonialisation du vivant et de l’immatériel ; les relations de pouvoir sédimentées dans les ensembles patrimonialisés et leurs traces dans le monde post-colonial. Une attention est portée aux dimensions matérielles des phénomènes étudiés : physicalités du vivant, histoire des matériaux, environnements socio-techniques, techniques du corps et de soi, effets des numérisations. Sont également travaillées les conditions méthodologiques d’une interdisciplinarité entre sciences humaines et sociales et sciences du vivant.
  • Un exemple de ces réflexions appliquées peut être trouvé au sein du séminaire « Les collections vivantes au prisme des sciences humaines et sociales » : https://colviv.hypotheses.org

Voir également : http://www.paloc.fr/fr

Contact :

Mélanie Roustan
Maître de conférences - MNHN
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Référent science ouverte :

Marion Brunetti
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Les collections vivantes de laboratoire, matériel scientifique et objets patrimoniaux. [...]
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10e colloque international d’archéobotanique africaine