Projets soutenus

Dans le cadre d’une collaboration avec des archéologues spécialistes des verres (Inès Pactat et Nadine Schibille, TRACES Toulouse et IRAMAT Orléans), nous avons emprunté une quarantaine d’artefacts archéologiques en verre, provenant de fouilles menées dans les années 2000 sur le site de l’ancienne abbaye d’Hamage (Nord). La majeure partie de ces verres provient de l’époque mérovingienne (VII^e et Vlll^e siècles), durant laquelle les compositions ont beaucoup évolué du fait de l’extinction progressive des voies commerciales de l’empire Romain. Des fondants à base de cendres de végétaux locaux (riches en K) ont commencé à être utilisés, en parallèle d’un recyclage intensif des verres Romains, élaborés à partir de natron (riches en Na). Par ailleurs, le site d’Hamage a reçu des éléments en verre jusqu’à la fin de l’occupation du site au XIX^e siècle. Nous disposons donc d’un corpus de verres de compositions variées, notamment dans le rapport des alcalins et alcalino-terreux entre eux et leur nature (Na/K), tous « vieillis » dans un même site, c’est-à-dire dans des conditions environnementales identiques, et pour des durées très longues dans le cas des verres mérovingiens. Le but du stage est de relier la composition chimique de ces verres avec leur état de dégradation, de façon à enrichir nos connaissances sur les relations entre composition chimique et durabilité chimique des verres silicatés dans le long terme, tous les autres paramètres d’influence (environnement…) étant fixés. Après observation macro- et microscopique des verres, des prélèvements seront réalisés et étudiés sur la tranche par MEB-EDX, µ-Raman et µ-ORX . Nous étudierons en particulier le phénomène de lixiviation en fonction de la composition du verre sain. Des analyses chimiques PIXE/PIGE sur AGLAE sont également envisagées en complément du MEB-EDX. Le ou la stagiaire sera formé(e) à la caractérisation des matériaux et acquerra une bonne connaissance de la chimie des verres.