Troglopie

Troglodytisme en Éthiopie : étudier une société par ses techniques

Session AAP :

AAP 2019-5

Responsabilité scientifique :

  • Marie-Laure Derat

Axes de recherche :

Matériaux d’artistes et matérialité des œuvres
Objets : provenance, chaînes opératoires, pratiques

Partenariat :

  • Université d’Adigrat (Ethiopie)
  • IGECAV – Inspection Géotechnique et Expertise de Cavités souterraines (société privée)

Financement :

  • DIM Matériaux anciens et patrimoniaux

ID projet : IDF-DIM-MAP-2019-5-040

Descriptif :

Le Tigray, région du nord de l’Éthiopie, recèle un grand nombre de sites creusés dans la roche, témoins de l’époque médiévale. Toutefois, ces monuments sont difficiles à dater, car peu de sources écrites les mentionnent, et rares sont les mobiliers en bois ayant fait l’objet de datation carbone 14. Ils semblent avoir été creusés entre le VIIe siècle et le XIIIe siècle et sont quasiment les seules sources pour comprendre les communautés villageoises de cette époque d’un point vue social et culturel. Le projet Troglopie vise à étudier la matérialité de ces monuments rupestres éthiopiens, le plus souvent des églises aujourd’hui, pour mettre en lumière les phénomènes de christianisation de l’Éthiopie entre les VIe et XVe siècles. Il questionne également les processus de transmission ou de non-transmission des techniques de creusement rupestre sur le temps long dans la mesure où la pratique rupestre est encore vivace dans cette région. Il s’agit de partir d’une étude technique des monuments, associée à l’analyse des propriétés de la roche tout en menant des enquêtes ethnoscientifiques pour mettre en lumière les méthodes de creusement et les adaptations aux contraintes environnementales et culturelles. Plus largement, le projet souhaite identifier ceux qui creusaient la roche en Ethiopie et comment les techniques et les monuments ont évolué jusqu’à nos jours.
Le projet met en oeuvre une méthodologie pluridisciplinaire mobilisant la tracéologie, la géologie, l’histoire, l’hydrogéologie, la géotechnique et les ethnosciences pour répondre à quatre questions : où ont été creusées les églises rupestres par rapport aux spécificités géologiques ? Quelles sont les techniques mises en oeuvre pour les réaliser ? Qui sont les acteurs de ces chantiers ? Y a-t-il une évolution des techniques de creusement qui permettrait de caractériser les communautés par le prisme d’une pratique troglodytique ?

 

Post-doctorante : Anaïs Lamesa

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