PEC
Parents, enfants, cousins… Reconstituer les relations de parenté biologique des vestiges humains en contexte archéologique par des approches paléogénétiques
Responsabilité scientifique :
- Marie-Claude Marsolier-Kergoat
Axes de recherche :
Signal, calcul et statistiques
Financement :
- Région Ile-de-France
- Eveha
Descriptif :
La perspective d’utiliser des données génétiques pour reconstituer des relations de parenté est ancienne, car la parenté biologique est inscrite au cœur du génome des individus. Par exemple un parent et son enfant partagent 50% de leur patrimoine génétique sur les chromosomes non sexuels (dits « autosomaux ») : la moitié des séquences de ces chromosomes est absolument identique, tandis que l’autre moitié, provenant du second parent chez l’enfant, présente une diversité génétique proche de la diversité génétique moyenne de la population. Des personnes apparentées par leur lignée paternelle partagent la même séquence sur au moins 95 % de leur chromosome Y, tandis que l’apparentement par la lignée maternelle se traduit par l’identité des génomes mitochondriaux. Un certain nombre d’études ont exploité les données des haplotypes mitochondriaux. Cependant, cette méthode ne cible que la lignée maternelle, et n’envisage pas les relations familiales passant par le partage d’un ancêtre mâle (6). Les approches ciblant les chromosomes autosomaux sont donc préférables. Plusieurs méthodes existent pour l’ADN moderne mais leur application à de l’ADN ancien est complexe car elle suppose d’obtenir, en amont, des génomes complètement séquencés. Si cette difficulté est courante en paléogénétique, elle se pose de façon encore plus cruciale dans l’étude des relations de parenté, qui nécessite des données génétiques d’un grand nombre d’individus ou, au moins, des quelques individus pour lesquels une hypothèse d’apparentement existe. Les méthodes ont certes déjà été testées avec succès sur des échantillons anciens (7–9), mais en utilisant des données génomiques de bonne qualité, phénomène ponctuel et aléatoire. Dans la majorité des cas, malheureusement, la forte dégradation de l’ADN rend complexe, et en conséquence particulièrement coûteuse, l’application des méthodes disponibles, a fortiori « en routine », sur de grands ensembles funéraires, tels que ceux mis au jour chaque année par Éveha. La parenté biologique, au même titre que l’âge et le sexe, constitue un paramètre crucial de l’ostéobiographie des squelettes humains, paramètre qui, associé aux données culturelles et funéraires, permet de restituer l’organisation sociale des populations anciennes. Or, en raison de limites méthodologiques et techniques liées à l’ADN ancien, cette variable demeure généralement inaccessible.
Doctorant : tbc