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LIAGIT

Des Isotopes du Plomb au service de l’archéologie, de la géologie et de l’industrie en Thaïlande

Session AAP :

AAP 2024-4

Responsabilité scientifique :

  • Thomas Pryce
  • Cécile Quantin
  • Arnaud Dapoigny
  • Alongkot Fanka
  • Pi Venunan

Partenariat :

  • Département de géologie, Chulalongkorn Université
  • Département d’archéologie, Silpakorn Université

Financement :

  • DIM PAMIR

ID projet : IDF-DIM-PAMIR-2024-4-008

Descriptif :

Après 150 ans d’approches basées sur la composition élémentaire, les archéomètres se sont tournés, depuis 1960, vers les analyses isotopiques d’origine géologique pour reconstruire les anciens réseaux d’échange de métaux, indicateurs d’interactions socio-économiques de l’homme dans le passé. La caractérisation des rapports isotopiques du plomb dans un artefact cuivreux peut être liée aux rapports isotopiques du plomb des minéraux de cuivre fondus pour produire le métal constitutif, qui contiennent également des traces de plomb. La méthodologie des isotopes du plomb a été testée en Asie du Sud-Est il y a 40 ans mais n’a pas été poursuivie au niveau régional avant la fin des années 2000. Depuis lors, plus de 1000 échantillons archéologiques ont été analysés et de vastes réseaux d’échange de cuivre/bronze reliant l’Inde, la Chine et le Pacifique, de -1200 avant J.-C. à 1700 après J.-C., ont été mis au jour. Dans de nombreux cas, ces preuves archéométriques ont été les premières à relier les populations passées de ces pays, généralement en raison de typologies de poterie peu développées, constituant l’outil principal des archéologues pour ces périodes. Cependant, depuis 1984, la recherche sur la provenance des métaux basée sur les isotopes du plomb en Asie du Sud-Est a été compromise par l’absence quasi totale de données géologiques et géochimiques fiables sur les gisements de métaux régionaux. Au sein d’une équipe composée d’archéologues et de géologues franciliens et thaïlandais, le chercheur postdoctorant du LIAGIT tentera de remédier à cette lacune en caractérisant minéralogiquement et géochimiquement les trois principales zones historiques de production de métaux en Thaïlande, dans les provinces de Kanchanaburi, Loei et Lopburi. Ce projet fournira une base archéométrique solide pour relier les populations productrices et consommatrices de métaux du passé à travers l’espace et le temps, et pourra aider les géologues actuels à mieux caractériser et quantifier leurs ressources minérales nationales, question cruciale pour l’indépendance économique à long terme.

  

Légende et crédit
Carte géologique de l’Asie à l’échelle 1:10M ; en haut à droite, un exemple de données isotopiques du plomb de SEALIP pour les assemblages de production et de consommation de cuivre/bronze de la Thaïlande et du Laos ; et, en bas à gauche, Dr Alongkot Fanka et Mme Céline Tomczyk en train de prospecter des minéralisations de cuivre en Thaïlande centrale, octobre 2023. Crédit Dr Pi Venunan (Silpakorn Université, Thaïlande)
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