CoViLab
Les collections vivantes de laboratoire, matériel scientifique et objets patrimoniaux. Approche comparée du Muséum national d’histoire naturelle et de l’Institut Pasteur au prisme des Sciences humaines et sociales
Responsabilité scientifique :
- Frédéric Keck
- Mélanie Roustan
Axes de recherche :
Analyses en toute sécurité
Objets : provenance, chaînes opératoires, pratiques
Usages, archives et réflexivité
Financement :
- DIM Matériaux anciens et patrimoniaux
ID projet : IDF-DIM-MAP-2018-3-001
Descriptif :
A la croisée de la philosophie des sciences et de l’anthropologie du patrimoine, ce projet doctoral en sciences humaines et sociales prend pour objet d’étude les collections vivantes de laboratoire du Muséum national d’histoire naturelle et de l’Institut Pasteur. A partir d’une approche comparative de ces institutions de référence internationale, il s’agira d’analyser les façons dont elles mettent en collection le vivant, dans une double perspective de matériel scientifique et d’objet patrimonial. Une telle intention relève d’un apparent paradoxe : comment conserver une mémoire scientifique ou patrimoniale à partir d’un matériau par définition non pérenne ? Le projet doctoral va reconsidérer ce paradoxe et explorer ses enjeux scientifiques, normatifs et éthiques, à partir d’une enquête de terrain (ethnographie et archives) propre à mettre en lumière les évolutions récentes de la question, aussi bien en termes de techniques et de pratiques, que de représentations et de valeurs. En effet, ces dernières décennies, dans le cadre des collections vivantes de laboratoires, sont apparus de nouvelles méthodes de conservation, de circulation et de replication du vivant (cryoconservation, production de matériel transgénique…) et de nouveaux outils de gestion des collections, en même temps que s’imposait dans le champ scientifique le paradigme de la conservation de la biodiversité.
- Il s’agira d’abord de situer historiquement les collections vivantes de laboratoire dans le processus de patrimonialisation de la biodiversité ainsi que dans la tradition naturaliste.
- Le projet vise ensuite à analyser les nouvelles techniques de conservation du vivant, et la manière dont elles renouvellent les pratiques sur le matériel vivant, ainsi que les savoirs, représentations et valeurs qui leurs sont associé ;
- Un ultime volet de la recherche, par une attention portée aux outils de gestion et aux modes de circulation mondialisés du matériel vivant mis en collection, entend mettre au jour le cadre normatif en train de s’élaborer.
Doctorante : Mathilde Gallay-Keller