CAPRINES
« Les chèvres se cachent pour mourir » : approche intégrée des accumulations fossiles de caprinés en milieux rocheux
Responsabilité scientifique :
- Co-direction de la thèse
- Camille Daujeard
- Marjan Mashkour
- Co-tutorat
- Elise Dufour
- Joséphine Lesur
- Agnès Testu
- Olivier Notter
Axes méthodologiques :
Champs thématiques :
Secteurs disciplinaires :
Financement :
- DIM PAMIR
- ED 227 du MNHN
ID projet : IDF-DIM-PAMIR-2024-4-013
Descriptif :
Le registre fossile livre un précieux enregistrement de la paléoécologie des humains et des animaux avec lesquels ils ont coexisté ou interagi. Pour interpréter de façon globale ces vestiges matériels des relations passées humains-animaux, nous proposons de mettre en œuvre une approche combinant archéozoologie, taphonomie et biogéochimie isotopique. Ce projet part d’un constat partagé par plusieurs sites karstiques d’Eurasie ayant servi de refuges ou de garde-manger aux populations humaines et animales du Pléistocène. Nombre d’entre eux livrent d’importantes accumulations fossiles de caprinés (bouquetins, chèvres sauvages, chamois…), soulevant la question de leur origine : carnivore, anthropique ou naturelle. L’étude interdisciplinaire de sept assemblages fossiles à grande valeur patrimoniale et muséale, croisant approches naturalistes (détermination taxinomique des fossiles, documentation des états de surface et de fragmentation, etc.) et analyses isotopiques, nous permettra d’interroger les processus de formation de ces sites et leurs contextes paléoécologiques. L’association récurrente de caprinés avec divers carnivores, notamment loups et panthères, pose la question de leurs interactions trophiques (prédation, charognage, synanthropie). Des témoins d’activités humaines sont aussi souvent mentionnés dans ces sites ayant parfois fonctionné comme haltes de chasse. La prédation de caprinés en milieux escarpés a dû nécessiter des stratégies d’adaptation différentes de celles mises en œuvre dans d’autres écosystèmes, mettant en scène des liens étroits entre humains et caprinés dès le Paléolithique. A ces scénarios s’ajoute enfin la possibilité de morts naturelles de caprinés venus s’abriter dans les cavités. Les sites à caprinés présentent donc selon les contextes des histoires taphonomiques complexes, qu’il s’agit de démêler. L’autre composante de ce projet est de documenter la trajectoire des rapports humains-caprinés dans le temps, jusqu’à la domestication au Néolithique, notamment en Europe de l’Ouest et en Asie du Sud-Ouest.
Légende : Deux chèvres sauvages devant la grotte de Yafteh (Zagros, Iran)