CAMELIDOM
Des chasseurs aux éleveurs dans les Andes centrales : analyse du processus de domestication des camélidés au Pérou
Responsabilité scientifique :
- Christine Lefèvre
- Thomas Cucchi
- Nicolas Goepfert
- Elise Dufour
Axes de recherche :
Fossiles et témoins de vie ancienne
Signal, calcul et statistiques
Signal, calcul et statistiques
Financement :
- DIM Matériaux anciens et patrimoniaux
ID projet : IDF-DIM-MAP-2018-3-009
Descriptif :
Les lamas et les alpagas ont été domestiqués à la période précéramique à partir de deux espèces sauvages : les guanacos et les vigognes. Les deux espèces domestiques ont joué un rôle économique et symbolique majeur dans le développement des sociétés préhispaniques. Les travaux archéozoologiques et génétiques montrent qu’il existerait trois centres indépendants de domestication et que ce processus aurait eu lieu entre 6000 et 3800 BP. Le centre de la zone centrale andine est documenté à partir de l’étude du site de Telarmachay (Pérou). Ces études suggèrent que cette région fut un foyer primaire de la domestication des camélidés 2000 ans avant les sites de l’aire centre-sud. Telarmachay a livré plus de 400 000 restes fauniques bien conservés composés de 65 à 89% de camélidés, datés entre 9000 et 3800 BP, une séquence stratigraphique couvrant ainsi tout le processus de domestication. En reprenant l’étude des camélidés de Telarmarchay avec une approche archéozoologique multicritère et pluridisciplinaire, ce projet propose de documenter l’évolution de la diversité et de l’abondance des camélidés sur l’ensemble de la séquence archéologique et de mettre en évidence la transition entre l’acquisition des animaux par la chasse et le contrôle plus marqué du troupeau au travers de l’élevage. Aux outils classiques de l’archéozoologie s’ajouteront des analyses en morphométrie géométrique des restes dentaires et du squelette appendiculaire. En effet, seule cette combinaison permettra d’accéder à une identification taxinomique à l’échelle de l’espèce et aux marqueurs du processus de domestication. Des analyses en géochimie isotopique et radiogénique permettront de reconstruire le régime alimentaire et la mobilité résidentielle des camélidés. Enfin le cadre chronologique sera confirmé à l’aide de datations 14C effectuées directement sur les ossements des camélidés afin de documenter la dynamique des processus à l’échelle des Andes.
Doctorante : Manon Le Neün